Je sais ce qu’est la France du baby-boom,
Je connais les conséquences de la dépression économique sur la société,
Je sais expliquer l’immigration en France dans les années 1950-1980,
Je connais les étapes de l’émancipation des femmes,
Je mesure la place des jeunes dans la société et son évolution,
Je sais définir et situer le baby-boom, le féminisme et les Trente Glorieuses,
Je sais situer la loi qui légalise l’avortement.
I) La France du baby-boom
a) Une croissance démographique inédite
Entamée pendant la guerre, la croissance démographique s’accélère. La forte natalité traduit l’optimisme en l’avenir et s’accompagne d’un net recul de la mortalité, notamment infantile. De 1945 jusqu’à la fin des années 1960, une femme a en moyenne 2,5 enfants contre
1,5 avant la guerre. On parle de baby-boom. Mais, à partir de 1965, la baisse de la fécondité et l’augmentation de l’espérance de
vie entrainent un vieillissement de la population française.
Les baby-boomeurs sont maintenant à l’âge de la retraite et ils sont fort nombreux
b) L’immigration en hausse
Durant les Trente Glorieuses (1945-1974), l’Etat et les entreprises encouragent l’arrivée des travailleurs immigrés. Les immigrés viennent d’Espagne, du Portugal et de plus en plus du Maghreb, principalement des musulmans. Ces pays faisaient partis des colonies françaises Peu qualifiés, ils travaillent surtout dans l’industrie (notamment automobile) et dans le bâtiment. Ils logent d’abord dans les bidonvilles
puis s’installent en nombre dans les grands ensembles de banlieues (les cités ou HLM), abandonnées peu à peu par les employés en majorité blancs.
En 1974, avec la récession et la montée du chômage principalement dûs à la multipication des prix du pétrole, l’Etat décide de fermer les frontières à l’immigration. Il aide les immigrés à retourner dans leur pays d’origine. En 1976, un décret autorise néanmoins le regroupement familial, par mesure d’humanité (autorisation pour un immigré de faire venir son conjoint et ses enfants de moins de 16 ans).
II) Des Trente Glorieuses à la dépression économique
a) Les Trente Glorieuses
De 1945 à 1974, la France connait une période de prospérité marquée par une forte croissance économique (autour de 5% par an) et de plein emploi. L’augmentation du niveau de vie permet aux Français de s’équiper en biens de consommation (réfrigérateurs, machines à laver le linge, aspirateurs…). L’usage de l’automobile se généralise. C’est le développement de la société de consommation. Avec la baisse du temps de travail, on part davantage en vacances, et les résidences secondaires se multiplient.
b) Les mutations de la population active
La crise économique a de fortes répercussions sur la société. La désindustrialisation et le chômage de masse touchent lourdement la population. Les minorités, immigré, femmes et jeunes sont particulièrement frappés par la précarité. Face à la montée de la pauvreté , le gouvernement crée en 1988 le RMI. Les classes moyennes incarnent la nouvelle société, composée de cadres qui sont de plus en plus nombreux. Le travail dans les services augmente. Les salariés bénéficient d’une réduction du temps de travail couplé par un allongement des congés payés.
L’exode rural est très fort et l’urbanisation s’accélère après la construction de grands ensembles à la périphérie des villes tandis que la construction de logements pavillonnaires accentue la périurbanisation.
III) Une société en mouvement
a) Les contestations de la jeunesse
A partir des années 1960, la jeunesse développe une « culture jeune » avec ses propres codes : musique, vêtements, langage.
La génération du baby-boom est la première à accéder massivement aux étudessupérieures. Confrontée à un modèle familial fondé sur l’autorité du père, hostile au pouvoir gaulliste, cette jeunesse réclame plus de liberté et descend dans la rue en mai et juin 1968. En réponse, la loi leur accorde le droit de vote et la majorité civile à 18 ans en 1974. D’autres mesures tiennent compte de leurs aspirations (mixité obligatoire des établissent scolaires en 1975). En 1974, l’abaissement de la majorité électorale à 18 ans permet aux jeunes de s’exprimer davantage politiquement.
b) Les combats pour les droits des femmes
Les femmes sont de plus en plus nombreuses à travailler ou à chercher un travail à un niveau de qualification de plus en plus élevé. A partir de la fin des années 1960, des féministes revendiquent l’égalité avec les hommes et aussi le droit de disposer
librement de leur corps (naissance du Mouvement de libération des femmes en 1970). C’est ce que l’on appelle le féminisme . Les femmes obtiennent des droits nouveaux : émancipation à l’égard des maris, autorité parentale conjointe. La contraception est légalisée en 1967 grâce à la loi Neuwirth et l’avortement est autorisé sous certaines conditions par la loi Veil de 1975. La famille change aussi avec l’augmentation des divorces, qui sont aussi plus faciles à obtenir (autorisationdu divorce par consentement mutuel en 1975). La pratique de l’union libre commence à progresser (la vie de couple sans être marié). Mais les femmes sont victimes de discrimination au niveau du travail. La loi Roudy est adoptée en 1983 pour lutter contre les inégalités salariales et professionnelles.
Vocabulaire
-Trente glorieuses : Période de forte croissance économique de 1945 à 1974.
-Croissance économique : Augmentation de la production.
-Récession : Période de faible croissance économique.
-Population active : Ensemble des personnes qui travaillent ou sont à la recherche
d’un emploi.
-Baby-boom : Période de forte croissance de la natalité de 1944 aux années 1960.
-Féministes : Individus, hommes et femmes, qui luttent pour l’élargissement des
droits des femmes.
-MLF (Mouvement de libération des femmes) : Association féministe née en 1970
qui revendique l’égalité entre les hommes et les femmes sur tous les terrains, ainsi
que le droit pour les femmes de disposer de leur corps (contraception et
avortements libres et gratuits).
-Regroupement familial : Possibilité, depuis 1976, pour un travailleur étranger de
faire venir sa famille (femme ou mari et enfants) en France.
-RMI : Revenu minimum d’insertion. Instauré en 1988, il garantit des ressources
minimales aux personnes à faibles revenus.