G5: L’AMENAGEMENT DANS LES TERRITOIRES ULTRAMARINS

Connaissances

je sais situer les cinq drom français,

je sais situer les autres territoires ultramarins français,

je maîtrise la notion de continuité territoriale et je peux faire un parallèle avec le principe républicain d’indivisibilité.

Savoirs

je sais expliquer les spécificités des territoires ultramarins

je comprends pourquoi les aménagements visent à réduire les inégalités a l’intérieur des territoires,

je comprends pourquoi les aménagements visent a réduire les inégalités entre les territoires ultramarins et métropolitains.

Avant tout

il faut savoir que ces territoires sont des héritages de l’histoire

L’outre mer français est l’héritier d’une histoire coloniale qui diffère profondément suivant les territoires.

Les îles de l’Atlantique, de la Caraïbe et de l’Océan Indien était peu habitées lors de leur conquête par les Ibériques, les Français et les européens. Se sont installés des Blancs (colons) et des esclaves noirs venant d’Afrique par le commerce triangulaire qui ont constitué l’essentiel de la main d’oeuvre des plantations. Après l’abolition de l’esclavage en 1848, sont venus des travailleurs du sous-continent indien.

Dans le Pacifique, la colonisation est restée beaucoup plus tardive (XIXe siècle), a touché des archipels occupés depuis longtemps, par des populations autochtones : polynésiens (Polynésie française, Wallis et Futuna) et Mélanésiens (Kanaks) en Nouvelle-Calédonie où se sont installés aussi des colons blancs (« Caldoches ») et plus récemment des Wallisiens.

Des siècles plus tard :

  • ce sont des sociétés pluriethniques réunissant noirs, blancs, indiens, syriens, libanais, juifs réunis autour d’une identité, un héritage, des coutumes et une langue créole commune.
  • Mais les clivages peuvent subsister hérités d’un passé aux résonances douloureuses. D’autant plus que les difficultés économiques (chômage des jeunes en particulier, cherté de la vie) aggravent les tensions et provoquent des grèves et émeutes parfois sanglantes. (LKP ou les émeutes récentes en Guadeloupe).

Dans les îles du Pacifique, la donne est différente. En Polynésie française, les Polynésiens sont très majoritaires même si les métis (entre Polynésiens, européens ou chinois) jouent un rôle important dans la société polynésienne.

Wallis et Futuna reste gouvernée en grande partie par les trois rois et la « coutume ». Enfin la Nouvelle-Calédonie est l’objet d’un référendum et un jeu complexe entre « Kanaks » et « Galdoches ».

La plupart de ces territoires ont connu un essor démographique très important qui génère de fortes densité de population comme à la Réunion ou en Martinique dans l’agglomération foyalaise. La communauté outre-mer est de plus, très présente sur le territoire métropolitain pour le travail ou les études et parfois grâce à des programmes comme le BUBIDOM fondé en 1963 et remplacé depuis par LADOM.

Ces territoires sont soumis également à de fortes pressions migratoires des îles environnantes qui possèdent des niveaux de vie plus bas.

Haïti pour la Guadeloupe, Sainte-Lucie pour la Martinique, Commores pour Mayottre.

Enfin les dynamiques constatées en Métropole sont les mêmes dans ces territoires à savoir, une urbanisation galopante, une périurbanisation galopante ainsi qu’un étalement urbain très inquiétant avec l’apparition d’une macrocéphalie des capitales.

Macrocéphalie : forte domination d’une ville sur toutes les autres comme en Martinique avec Fort-de-France ou Saint-Denis à la Réunion. La Guadeloupe est marquée par la bicéphalie puisque Basse-Terre est le chef-lieu administratif et Point-à-Pitre le pôle économique.

Cette carte recèle un intérêt tout particulier. Nous y constatons, la localisation de ces territoires disséminés sur tous les océans et qui restent un héritage coloniale cher au Général de Gaulle qui assure une présence à la fois militaire mais aussi scientifique qu’exerce la France. D’autre part, les départements d’Outre-Mer contribue à faire de la France la deuxième ZEE du monde après les Etats-Unis.

Mais ce qu’il faut comprendre :

Ce sont des territoires spécifiques

  • Ce sont des territoires spécifiques composés d’îles de petite taille sous les tropiques ou dans les mers des régions polaires. La Guyane est bordée par l’Océan Atlantique et par la forêt amazonienne reliée maintenant par le pont de l’Oyapock au Brésil.
  • Ces lieux abritent une biodiversité exceptionnelle principalement en Guyane. Souvent volcaniques, les îles tropicales, offrent des paysages paradisiaques. Elles demeurent encore des destinations prisées malgré des hôtels vieillissants et des offres touristiques en concurrence avec des îles de la Caraïbe comme la République Dominicaine ou Cuba.
  • Ces territoires sont pour la plupart soumis à des aléas qui peuvent avoir des conséquences catastrophiques. Récemment en 2017, Saint-Martin a été touché par l’ouragan Irma qui fut d’une violence inouïe détruisant le bâti, les infrastructures.
  • Le changement climatique est aussi une réalité dans ces espaces qui sont marqués par une augmentation des températures, des périodes de sécheresse de plus en plus aiguës et surtout une montée des eaux entraînant une érosion côtière qui rende vulnérable les populations.

Ces deux documents montrent à la fois les points communs et les spécificités de ces territoires. Ils feront l’objet de questions dans la partie exercice de la plateforme.

Ce sont des territoires économiquement fragiles et dépendants de l’extérieur

Le niveau de vie des habitants est inférieur à celui des habitants de la métropole et les inégalités sont fort nombreuses. L’économie de ces territoires restent dépendantes de l’État et de l’Union européenne.

La population active travaille surtout dans le domaine des services, peu dans l’industrie et l’agriculture. Le chômage y est souvent élevé et touche les plus jeunes. Néanmoins, dans leur espace régional, les territoires ultramarins sont des îlots de développement attractifs pour les états ou îles voisines : le Surinam ou le Brésil pour la Guyane, les Comores pour Mayotte ou Haïti pour la Guadeloupe. Beaucoup de migrations régionales, je le répète, ont lieu vers les territoires français.

Ces territoires doivent être mis en valeur et aménagés

On peut constater que les activités et les populations sont situées essentiellement sur les littoraux et que les espaces intérieurs sont sous-peuplés offrant un riche patrimoine naturel protégé et favorable à la mise en place d’un tourisme durable.

Afin de s’intégrer au développement économique régional les infrastructures de transport sont privilégiés (pont, aéroport, port). Elles permettent de désenclaver des territoires isolés, d’assurer la liaison avec les autres îles avoisinantes et la métropole mais aussi de permettre les échanges de marchandises dans le contexte de la mondialisation.

Ces aménagements ont aussi vocation à permettre le développement du tourisme sous toutes ses formes (de masse, de luxe ou l’écotourisme), la facilité de circulation entre les différents centres d’impulsion de ces territoires. Ces aménagements portuaires ou hôteliers doivent répondre à la demande internationale tout en préservant l’environnement et ne pas dégrader ces territoires fragiles.

En terme d’aménagement, l’UE, la région Guadeloupe, l’Etat sont des acteurs très présents dans les projets achevés et futurs. En effet, si on prend l’exemple de la Guadeloupe, un peu plus de 50 % des aménagements vitaux ont été financés par l’UE.

  • Aéroport Pôle Caraïbe
  • Lycée hôtelier du Gosier et lycée de Port Louis
  • Rocade de Capesterre
  • Memorial Acte.

Exemples d’aménagement en Guadeloupe.

Le port de Jarry

Le contexte

  • La Guadeloupe dépend fortement de ses échanges avec l’extérieur.
  • Le canal de Panama permettra la déserte de la Caraïbe de navires trois fois plus grands
  • La Guadeloupe s’est fixé comme axe stratégique de se positionner comme le port de transbordement
  • Cet aménagement permet le développement de la Guadeloupe et ainsi devenir un hub international de transport de marchandises et de passagers.

Deux phases

  • Extension et modernisation du terminal à conteneurs des quais 12 et 13 pour permettre l’acceuil des navires de 3000 EVP et le canal d’accès est dragué pour acceuillir des bâteaux de 6500 EVP.
  • La deuxième phase consistera à construire un dock avec un quai d’amarrage de 350 mètres pour les bâteaux de 12500 EVP , capable de résister aux tremblements de terre majeurs. Le bassin peut être remblayé pour accueillir une plateforme de ha entre les terminaux existants et les nouveaux.

Le transbordement pour que cela soit bien clair permet le déchargement et le rechargement de marchandise dans un même port. Les gros porte-conteneurs déchargeront leurs marchandises sur le port de Jarry et rechargeront ces marchandises sur d’autres porte-conteneurs plus petits vers des ports de la Caraïbe qui ne peuvent accueillir les plus grands.

Emplois

Ce projet entraîne la création d’environ 550 emplois dans le secteur de la construction et de 500 postes liés au développement des activités portuaires

Importance du projet d’aménagement

. Le projet traite 95 % de nos échanges et il est incontournable pour l’économie de la Guadeloupe

. L’activité portuaire et maritime représente 12 % des emplois de la région et 7 % de son PIB.

. Avec l’agrandissement du canal de Panama la Guadeloupe est au centre des routes commerciales majeures et son aménagement pour accueillir des bateaux de 12500 EVP névralgique.

Financement

Le coût du projet est évalué à 235 millions d’euros dont 160 pour les infrastructures à la charge du Port Autonome de la Guadeloupe et 75 millions d’euros supportés par un opérateur privé pour les superstructures et les outillages.

Au total

  • 70 % pour le PAG
  • 30 % pour l’Europe, l’État et la Région.

LE NOUVEAU CHU A PERRIN

Le nouveau Centre Hospitalier Universitaire de la Guadeloupe sera construit à Perrin aux Abymes sur un terrain de près de 19 hectares.
Ce chantier, inédit en Guadeloupe de par sa taille, sa complexité et sa haute technicité, représente un véritable défi pour la profession. Le projet doit offrir un outil adapté aux besoins de santé de la population qui soit suffisamment flexible et évolutif pour répondre au contexte sanitaire des années à venir.

Un Programme financé 100 % par l’Etat au service du Projet médical

Ce nouvel établissement doté d’une capacité d’accueil équivalente de 618 lits et places est une structure accroissant les secteurs critiques et en faveur du virage ambulatoire (moins de lits de court séjour au profit de l’ambulatoire).

Le programme de construction tient compte du projet médical, des contraintes surfaciques et des recommandations de l’Etat via la Commission  de la Performance et de la Modernisation (COPERMO).

Le coût du projet s’élève à 580 millions d’euros toutes dépenses confondues, valeur finale de chantier et équipements inclus.
Le financement du projet est assuré totalement par l’Etat selon un dispositif contractualisé.
La surface dans œuvre du projet est de 85 000 m2.
Le Marché de maîtrise d’œuvre a été attribué au groupement Architecture Studio (mandataire), Babel Architecte, l’Agence Alain Nicolas, Ingérop bureau d’études.

Des objectifs ambitieux et sécuritaires forts

Cette construction inédite est conçue pour répondre aux contraintes et aux caractéristiques de l’Archipel Guadeloupéen et doit :

  • Répondre aux normes parasismiques de l’Eurocode 8 pour sécuriser la structure et assurer la sécurité, la continuité des soins en cas de sinistre.
  • Offrir les disciplines médicales d’un CHU dispensant des soins de haut niveau,
  • Faciliter l’accès des patients et visiteurs et humaniser leur accueil (accès et stationnement).
  • Veiller à la fonctionnalité de l’ouvrage et de ses installations pour améliorer les conditions de travail et l’ergonomie au quotidien en développant les nouvelles technologies.

Inscrire le C.H.U. dans une démarche de développement durable. (certification HQE – Haute Qualité Environnementale)

  • Engager le CHU dans une démarche de responsabilité populationnelle en créant les conditions d’un retour majeur sur l’économie, l’emploi local.
LE PROJET

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